Une médecine magico-religieuse

Publié le 22 August 2005 (mis à jour le 7 September 2005) par Nico, Aude

Le mythe Osirien :

Tout commence avec le mythe fondamental de référence : Le mythe osirien. Il tend à expliquer le cycle de la végétation et est à l'Origine de la croyance de la résurrection.

Une vision magique du corps :

« Si tu précèdes à l'examen d'un homme atteint à l'ntrée du cardia (l'estomac) et qu'il est atteint dans le bras, à la poitrine et sur un côté de l'netrée du cardia, et qu'on dise à ce sujet: "C'est la maladie verte !" tu devras dire à ce sujet: "C'est quelque chose qui est entrée dans la bouche, c'est un mort qui le parcourt !"»

Cette possible description d'un infarctus du myocarde, dans le papyrus Erbers, n'est pour le médecin égyptien qu'un problème de démon parcourant les conduits du corps.

Connaissances fondamentales :

L'étude des documents médicaux et non médicaux a convaincu de nombreux spécialistes que les Egyptiens connaissaient relativement bien leur anatomie. Par suite des techniques d'embaumement, ils distinguaient les vertèbres, les muscles, les tendons, les nerfs, différents organes comme le foie, les poumons, le coeur.

Par contre, leurs connaissances physiologiques restaient parcellaires. Les médecins Egyptiens imaginèrent, comme principe de leur physiologie, un réseau de vaisseaux analogue aux canaux d'irrigation (metou) du Nil qui partait du coeur et irrigait toutes les parties du corps. Selon les Egyptiens ces conduits véhiculaient le sang, l'air, les larmes, la salive, les mucosités, le sperme, l'urine, les aliments, les matières fécales ainsi que les "Oukhedou", éléments pathogène et agents de la douleur.

Hésirê, chef des dentistes et des physiciens.

Hésirê, chef des dentistes et des physiciens. Panneau de bois sculté, III° dynastie (2640-2575), Musée égyptien du Caire.

Les différents types de médecins :

Il y avait trois types de médecins:

  • Le Saou : A la fois magicien, sorcier, rebouteux, il luttait contre les puissances invisibles à l'origine des maux inexplicables ou représentés par des animaux s'attaquant à l'homme, tel le scorpion. Il soignait par le biais de formules, incantations, amulettes, et statues guérisseuses.
  • Le Sinou : Il exercait auprès des plus humbles. Sa connaissace était tirée des livres.
  • Le Ouabou :Si le Sinou était une sorte de généraliste, le Ouabou s'affirmait être un spécialiste (en chirurgie traumatologique, en gynécologie, en ophtalmologie...). Prêtre de Sekmet, il soignait les privilégiés. Sa médecine était fortement teintée de religiosité car son pouvoir lui venait des dieux.

Magiciens et médecins n'étaient pas fondamentalement différenciés. On les désignait par le même nom : "ceux qui maîtrise les scorpions".

Les dieux et la médecine :

  • Rê : Le médecin invoque sa protection pour se prémunir contre les danger des puissances maléfiques présentent chez son patient.
  • Thot : Il guide le médecin dans l'interprétation des écrits.
  • Isis : Déesse mère protectrice qui intervient en faveur du médecin.
  • Horus : C'est un véritable dieux Médecin, il est le gardien de la santé: "Horus instruit par Isis, sa mère, dans la médecine et la divination, rendit de grands services au genre humain par ses oracles et ses traitements des maladies" (Témoignage de Diodore).
  • Sekhmet : Déesse dangereuse, pourvoyeuse de mort, lançant les envoyés du destin. Durant les 5 dernier jours de l'année Sekhmet déchaîne sa colère. En furie elle répand les maladies tandis qu'apaisée elle est capable de les retenir. Elle est compétente en gynécologie.
  • Thouéris : Elle supervise les accouchements en protégeant mères et enfants.
  • Min : c'est le dieux de la fertilité.
  • Seth : Il répand et combat les épidémies.
  • Amon : C'est le roi des dieux (sous le Nouvel Empire), il détruit le mal, chasse la maladie, et guérit sans user de remèdes.
  • Ptah : Ptah fut considéré comme le créateur de toutes choses.
  • Bès : Dieu des femmes en couches.
  • Et dans un certain sens Imhotep : Figure historique amplifiée par le temps qui fut vénéré et reconnu comme un dieux dès le Moyen Empire. Il devient une divinité médicale à la Basse Epoque.