Un culte original des morts

Publié le 3 September 2005 (mis à jour le 20 October 2006) par Benjamin

la mort :

Anubis se penchant sur le défunt

Le phénomène de la résurrection, de la vie après la mort, est évident chez les égyptiens anciens. En effet, le soleil meurt chaque jour pour renaître chaque matin. Il ne peut donc en aller autrement pour tout autre forme de vie. Lorsque le pharaon de la Haute et de la Basse Egypte meurt, il rejoint son père Rê pour l'éternité. Chez les égyptiens, la vie sur Terre n'est en fait qu'une préparation de la vie dans l'au-delà. La deuxième vie est bien plus importante que la première. Dès la mort du pharaon, ce dernier commence un long voyage vers le royaume des morts gouverné par Osiris. Celui-ci a été tué par son frère Seth et ramené à la vie par sa femme et soeur Isis. Il est donc le premier à avoir subi la résurrection. Le voyage du pharaon défunt nécessite beaucoup de préparation. Au moment du décès, les éléments spirituels (le corps n'étant que matériel) sont séparés. Ces éléments sont au nombre de trois : le ba (l'âme), le ka (l'énergie spirituelle ou le double) et l'akh (l'étincelle nécessaire à la vie). Pour pouvoir accéder à la vie éternelle, ces éléments doivent être de nouveau réunis. Le temple construit pendant la vie du pharaon est là pour offrir le support nécessaire. Autre élément nécessaire pour accéder au royaume d'Osiris, la momification. l'art de momifier a été appris aux hommes par Anubis. Cette pratique permettait de conserver le corps pendant très longtemps. On disposait aussi les organes du mort dans 4 sortes de boîtes appelées canopes. Une fois la momification réalisée, Anubis vient chercher le pharaon défunt et l'emmène devant le tribunal présidé par Osiris.

C'est alors qu'arrive la scène du jugement qui sera décisive pour le pharaon. A ses débuts, la momification n'était réservée qu'au pharaon car eux seuls pouvaient accéder à la vie éternelle. Par la suite, on a considéré le royaume d'Osiris ouvert à tous.

La pesée du coeur :

Sur la scène ci-dessus, le pharaon arrive par la gauche accompagné d'anubis. On remarque une balance à deux plateaux près de laquelle un second Anubis vérifie son bon fonctionnement. Sur le plateau de gauche est placé le coeur du défunt et sur celui de droite, la plume de Maât (déesse de la justice et de la vérité). Notons que la balance représentée ici est le symbole actuel de la justice. A côté du second Anubis se trouve Amémet, prête à dévorer le coeur du défunt. En effet, si le coeur du défunt est plus léger que la plume donc exempt de péchés, il mérite d'accéder à la vie éternelle car sa vie a été vertueuse et remplie de paix. Dans le cas contraire, son coeur sera dévoré par Amémet et il ne pourra pas rejoindre les dieux dans le royaume de la vie éternelle. Thot se situe à droite du papyrus et note le résultat de la pesée.

Accès à la vie éternelle :

Si le jugement est en faveur du pharaon, Horus l'amène devant son père, Osiris. Derrière ce dernier se trouve Isis et Nephtys, déesses protectrices des morts. A ce moment, juste au pied d'Osiris, les 4 fils d'Horus jaillissent d'un lotus bleu. Ceux-ci étaient les protecteurs de certaines parties du corps du défunt. En effet, le foie était protégé par Amset à tête humaine (et la déesse Isis), les poumons par Hâpy à tête de babouin (et la déesse Nephtys), l'estomac par Douamoutef à tête de chien (et la déesse Neith) et enfin l'intestin protégé par Qebesennouf à tête de faucon (et la déesse Selkhet). On retrouve leurs effigies sur les canopes posées à côté du défunt. On peut également remarquer que dans la partie supérieure du lotus, on retrouve les divinités principales de l'Egypte sauf une : Seth. Le pharaon peut maintenant accéder à la vie éternelle.

Extrait du livre des morts :

« ...Si le défunt a appris ce chapitre, il pourra atteindre les champs des bienheureux. Il trouvera sur l'autel de la grande divinité la boisson et le pain consacrés. Il pourra atteindre les champs des bienheureux après avoir revêtu toutes les formes qu'il lui plaira, il pourra enfin y circuler à tout moment, réellement, éternellement... »

Extrait du « Livre des morts des anciens égyptiens » (traduit par Grégoire Kolpaktchy)

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