Le cancer : une maladie vieille de 3000 ans !

Publié le 30 April 2012 par Benjamin

Il y a 3000 ans, les maladies dont souffraient les anciens égyptiens n'étaient peut-être pas aussi différentes que celles que nous connaissons aujourd'hui. d'après des chiffres de l'iNSEE, en 2009, le cancer est la première cause de décès en France (30 %). Une étude récente sur une momie montre que cette pathologie pourrait être plus répandue que ce que l'On croyait à l'époque de l'Egypte ancienne. Jusqu'à maintenant, l'hypothèse inverse était en vigueur du fait d'une espérance de vie très courte et de l'absence de polluants majeurs durant l'antiquité.

Pour mieux comprendre ce qu'était la vie quotidienne des anciens égyptiens, les scientifiques de notre époque se tournent vers l'étude des différentes momies avec tous les moyens modernes dont ils disposent. l'une d'elles a suscité un intérêt plus particulier.

Scanner de la momie de Esankh (1070-712 avant notre ère)

Scanner de la momie de Esankh (1070-712 avant notre ère) / source : Dr. Michael Miyamoto/UC San Diego

C'est ainsi que récemment, la momie d'un jeune homme d'environ 20 ans, qui vécut il y a 2 900 ans, a montré des anomalies assez curieuses.

On remarque aisément  un trou assez large présent sur son crâne, au niveau de l'Os frontal et de l'Os pariétal (en haut à gauche du crâne sur l'image)

On remarque aisément un trou assez large présent sur son crâne, au niveau de l'Os frontal et de l'Os pariétal (en haut à gauche du crâne sur l'image) / source : Dr Mislav Cavka

Cet ancien égyptien souffrait d'une pathologie très rare que l'On nomme la maladie de Hand-Schüller-Christian. Il s'agit d'une forme d'hystiocytose qui est caractérisée par la prolifération anormale d'un certain type de cellules (les cellules de Langerhans), impliqué dans la réponse immunitaire. On les retrouve principalement dans la peau et les phanères. Pour des raisons encore inconnues, ces cellules anormales vont venir remplacer celles des structures normales au niveau des os et de tous les tissus mous. Ainsi, d'après le Dr. Mislav Cavka, on peut dire qu'il s'agit d'une sorte de cancer. l'analyse de la momie révèle que la maladie était à un stade très avancé chez notre égyptien. Les conséquences sur son organisme montrent des lésions importantes au niveau de son squelette, notamment au niveau du crâne et de la colonne vertébrale, mais l'examen relève également des lésions de l'hypophyse, une glande présente dans le cerveau et impliquée dans la régulation hormonale de nombreuses fonctions de l'Organisme. L'homme souffrait probablement de diabète insipide avec des lésions rénales importantes. d'après le Dr. Mislav Cavka, l'homme avait probablement tout le temps faim, soif et envie d'uriner.

On remarque l'état des genoux de la momie, très abîmés. Il devait en souffrir énormément

On remarque l'état des genoux de la momie, très abîmés. Il devait en souffrir énormément / source : Dr Mislav Cavka

Ces résultats relancent donc le débat sur la prévalence très faible du cancer durant l'antiquité.